2e lecture, Évangile et homélie 3e dimanche de l'Avent
2e lzcture. Lecture du Livre de Sophonie (3,14-18.)
Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem ! Le Seigneur a écarté tes accusateurs, il a fait rebrousser chemin à ton ennemi. Le roi d'Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n'as plus à craindre le malheur. Ce jour-là, on dira à Jérusalem : « Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir ! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. » J'ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne subisses plus l'humiliation.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (3,10-18).
ÉVANGILE
« Que devons-nous faire ? » (Lc 3, 10-18)
Alléluia. Alléluia.L’Esprit du Seigneur est sur moi :il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.Alléluia. (cf. Is 61, 1)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jeanlui demandaient :« Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait :« Celui qui a deux vêtements,qu’il partage avec celui qui n’en a pas ;et celui qui a de quoi manger,qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ;ils lui dirent :« Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit :« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour :« Et nous, que devons-nous faire ? »Il leur répondit :« Ne faites violence à personne,n’accusez personne à tort ;et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente,et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous :« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;mais il vient, celui qui est plus fort que moi.Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vannerpour nettoyer son aire à battre le blé,et il amassera le grain dans son grenier ;quant à la paille,il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore,il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.
– Acclamons la Parole de Dieu.
Homélie : La joie dans le Seigneur
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, je voudrais attirer votre attention sur la deuxième lecture tirée de la lettre de saint Paul aux Philippiens, et en particulier sur cet appel : « Soyez toujours dans la joie dans le Seigneur; encore une fois, je vous le dis : soyez dans la joie ! » Ce message est au cœur de cette journée, mais il peut aussi nous faire réfléchir.
En regardant notre quotidien, certains pourraient répondre à saint Paul avec cynisme : « Réjouis-toi toi-même ! » Dans un monde rempli de problèmes – maladies, difficultés familiales, inquiétudes pour les enfants, avenir incertain – comment trouver une raison de se réjouir ? Beaucoup d’entre nous portent des fardeaux qui semblent étouffer toute joie.
Saint Paul nous demande-t-il l’impossible ? Nous demande-t-il de faire semblant que tout va bien, même lorsque nous sommes accablés ? Absolument pas. Saint Paul ne propose pas un sourire forcé ni de nier nos difficultés. Il nous montre quelque chose de plus profond – une joie qui vient du Seigneur et qui est plus forte que nos peines.
Une joie malgré les soucis. Permettez-moi de vous illustrer cela avec une image simple. Beaucoup d’entre vous ont encore leurs parents qui vivent en Pologne. Souvent, ils sont âgés, peut-être malades, accablés par les soucis du quotidien. Mais avez-vous remarqué qu’à l’approche de vos visites – par exemple pour Noël – quelque chose change en eux ? Leur joie de vous revoir ne devient-elle pas plus forte que toutes leurs préoccupations ?
Il en est de même avec la joie dont parle saint Paul. C’est une joie qui vient du fait que le Seigneur est proche. Cette proximité de Dieu peut nous vivifier, nous remplir d’espérance et même de joie – malgré nos difficultés.
Pourquoi est-il difficile de ressentir cela ? Bien sûr, cela ne se fait pas automatiquement. La conscience que « le Seigneur est proche » ne nous apaise pas toujours immédiatement. Pourquoi ? Peut-être parce que nous manquons souvent de temps pour vraiment percevoir cette proximité. Pris dans le tourbillon de nos activités quotidiennes, nous oublions que Dieu est avec nous à chaque instant.
Alors, que pouvons-nous faire pour trouver cette joie que donne la présence de Dieu ? Saint Jean-Baptiste, dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous donne une réponse : devenez une source de joie pour les autres.
Comment devenir une source de joie pour les autres ? La semaine dernière, notre église a accueilli une rencontre avec saint Nicolas. Les enfants étaient ravis de recevoir leurs cadeaux, et les adultes, à leur tour, étaient heureux de voir leurs sourires. C’est précisément cette joie dont il s’agit. Plus nous devenons une source de joie pour les autres, plus nous découvrons en nous une joie authentique.
Permettez-moi de partager une expérience personnelle. En Pologne, dans ma première paroisse, nous rendions visite aux malades chaque mois pour leur apporter les sacrements. Je dois avouer que ces journées étaient éprouvantes pour moi. Entre confessions, déplacements dans la campagne et autres responsabilités, je me sentais souvent épuisé et découragé. Mais le soir, après ces journées, une immense joie m’envahissait. C’était la joie d’avoir pu donner de mon temps et de ma prière à ceux qui en avaient besoin.
Une démarche concrète : prier pour les autres. Si vous voulez découvrir cette joie, commencez par de petits gestes. Par exemple, essayez de prier le rosaire en pensant aux autres. Offrez chaque « Je vous salue Marie » pour une personne différente – un ami, une personne malade, quelqu’un avec qui vous êtes en conflit. Laissez l’Esprit Saint vous inspirer les personnes qui ont besoin de vos prières.
Vous verrez que cette prière transformera votre cœur. Après une telle prière, on retrouve souvent une nouvelle énergie, une espérance renouvelée, et surtout une certitude : Dieu est avec nous – Il nous conduit vers une joie qui dépasse nos préoccupations.
Conclusion. Saint Paul nous rappelle aujourd’hui une joie qui vient du Seigneur. Ce n’est pas une joie superficielle, mais une joie profonde et authentique – capable de surmonter les difficultés, les peurs et la fatigue. Pour la trouver, devenons une source de joie pour les autres. Plus nous donnons, plus nous recevons – c’est ainsi que fonctionne la joie de Dieu.
Seigneur Jésus, aide-nous à découvrir ta présence dans notre vie et remplis-nous de la joie qui vient de Toi. Amen.
Ks. Jan
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